Ne me quitte pas.

Podría escribirte una o mil nuevas cartas volcánicas, encarnarme en nuevos personajes inventados o por inventar, hacerme grande o pequeña, gigante o enana, hombre o mujer, o gata, o elfo o semidiós, o simplemente sombra, tu sombra, para seguirte allí donde estés, para no separarme nunca de ti, solo cuando cierras los ojos y me fundo en tu imaginación. Podría hacerte reir o llorar, pensar o evadirte, enfriarte o calentarte, convertirme en fuego o en razón, en caricia o en argumento, nombrarme tu payaso o tu filósofo de guardia, el confidente de tus fantasías o la única persona en el mundo que ha sido capaz de ofrecerte, y a la vez ofrecerme, un orgasmo desde la lejanía. Porque sucede que te echo de menos hasta un punto que me duele la piel, el mundo, los ojos, el corazón, tengo secos los labios de tanto besarte en vano, y te necesito con la furia de una leona herida, porque has desaparecido de mi vida y tu silencio se me ha convertido en la oscura antesala de la muerte. Podría inventarme las palabras que aún no has leído de mí, pero en todos estos eternos días sin tí, tan sólo suena en mi vida aquella desgarradora canción de Jacques Brel. Ne me quitte pas Il faut oublier Tout peut s’oublier Qui s’enfuit déjà Oublier le temps Des malentendus Et le temps perdu A savoir comment Oublier ces heures Qui tuaient parfois A coups de pourquoi Le coeur du bonheur Ne me quitte pas Moi je t’offrirai Des perles de pluie Venues de pays Où il ne pleut pas Je creuserai la terre Jusqu’après ma mort Pour couvrir ton corps D’or et de lumière Je ferai un domaine Où l’amour sera roi Où l’amour sera loi Où tu seras reine Ne me quitte pas Je t’inventerai Des mots insensés Que tu comprendras Je te parlerai De ces amants-là Qui ont vu deux fois Leurs coeurs s’embraser Je te raconterai L’histoire de ce roi Mort de n’avoir pas Pu te rencontrer Ne me quitte pas On a vu souvent Rejaillir le feu De l’ancien volcan Qu’on croyait trop vieux Il est paraît-il Des terres brûlées Donnant plus de blé Qu’un meilleur avril Et quand vient le soir Pour qu’un ciel flamboie Le rouge et le noir Ne s’épousent-ils pas? Ne me quitte pas Je ne vais plus pleurer Je ne vais plus parler Je me cacherai là A te regarder Danser et sourire Et à t’écouter Chanter et puis rire Laisse-moi devenir L’ombre de ton ombre L’ombre de ta main L’ombre de ton chien Ne me quitte pas Ne me quitte pas.

2 comentarios

[Laura - 07 de abril de 2008 - 22:28]

Qué hermosa forma de querer.
Y a la vez, qué triste y qué desconsolada...

[D - 07 de abril de 2008 - 00:30]

Me extrañas y yo a mi misma...